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mercredi 31 octobre 2007

STEPHAN EICHER & BAND ~ L'Olympia. Paris.












Première partie : Finn


Ce qu’en a pensé ViK :

« 20 mai 1986… une date qui fait partie de mes souvenirs… le titre Two people in a room devenu un tube, Stephan Eicher remplit l'Olympia d’un public en délire… l’explosion aura lieu en 1991 et pour nom « Engelberg »… Puis les années passent, et les albums, mais le talent est toujours là… et même si depuis 5 ans, Stephan n'est plus au centre de l'actualité, il reste, avec sa voix et son style particuliers, d'une rare efficacité en concert. Il a pris du recul et revient plus discrètement, pour ce 20ème anniversaire, avec un nouvel album rayonnant "Eldorado" (son 14ème), et onze perles plutôt intimistes avec des sonorités musicales plus acoustiques, plus calmes (un retour aux sources pour certains... ce qui n'empêche pas les fans, moi inclus, de s'y retrouver). 

Arrivé vers 19h10, il fait déjà nuit, les feuilles se colorent, tombent et craquent sous mes pieds, les lettres en haut de l’entrée de la salle illuminent le boulevard des Capucines… pas de queue, les places étant numérotées, je rentre juste à l’heure. Installation en mezzanine et largement le temps d’observer... La plus grande partie du public est arrivée longtemps après l'ouverture des portes. Côté people, à quelques mètres de moi, entre autres, Marc-Olivier Fogiel, Antoine de Caunes et bien entendu l'écrivain Philippe Djian (37,2° le matin,…) qui signe la plupart de textes, beaux à pleurer, de Stephan. Ce soir, première date, c’est complet ! Le public, composé en grande majorité de quadragénaires et plus, fans de la première heure, attend sagement. 

20h03 : Première partie, Finn, alias Patrick Zimmer, un jeune suisse qui vient d’Hambourg. Il ouvre le rideau timidement et, avec peu de lumière, chante en acoustique, puis en électrique, seul... le tout remixé, agrémenté par la projection d’ombres d’oiseaux, et rendu « festif » par deux ballons qui flottent au-dessus d’un public attentif et charmé. Sa voix est très belle, haute et légère comme celle d’une femme, posée sur des mélodies magnifiques. Il semble content… « Paris, non, rien de rien, je ne regrette rien !!! Un peu monotone quand même, mais la durée du set (25mns) aide. Une voix off annonce 20 minutes d’entracte. La foule commence à s'agiter… on applaudit.

21h06 : Obscurité totale, la salle frémit et enfin le rideau rouge s’ouvre. Visuellement, je m’attendais à un Eldorado paradisiaque, avec quelques cactus... mais c’est dans un studio de photographe, en noir et blanc, quelques draps blancs tendus vers le fond, des ombrelles noires et dorées et des lampes réflecteurs qui se feront lune ou soleil au fil des chansons, que m’invite Stephan. Ambiance style « Blow Up » d’Antonioni, avec des ombres sur écran blanc du plus bel effet. Sur une scène bien pleine, un piano, deux batteries (?), des synthés, vibraphone, tuba, trompette et percussions diverses, trois guitares, ukulélé, mandoline, banjo, une basse, et au milieu une guitare électro-acoustique et électrique, le tout connecté à un ordinateur portable Mac Powerbook, pour mixer et triturer le son en numérique, un support pour guitares et un tabouret.

Sous une pluie d'applaudissements, Stephan Eicher, décontracté et souriant, avec sa petite moustache à la Willy Deville, sobrement habillé d’une veste, gilet, pantalon noir avec une chemise blanche, comme sa guitare, entre en scène. Dans la chaleur des applaudissements, après un sourire et un merci, il prend place sur le tabouret, pianote sur son clavier, un petit clic de souris, attrape sa guitare Yamaha acoustique blanche, et nous embarque après un "Bonsoir" pour une superbe version de Two people in a room, dépouillée de tous ses artifices : chanson new wave écrite pour synthétiseurs, dans une version folk qui en fait ressortir toute la tristesse, et qui me ramène 20 ans en arrière. A la première note, la voix, d'abord, ce putain de grain de voix absolument inimitable et définitivement classieux. On sent déjà le travail d’un véritable artisan. Il prend plaisir à jouer, cela se voit, l'émotion et la magie sont au rendez vous ! Tout est parfait. Enchaînement avec la magnifique et ancienne Pas d'ami comme toi, avec la part belle au phrasé si particulier et à la voix feutrée, parfois murmurante, de Stephan. Le public lui sert de choristes : "oh non non non, pas d’autre ami comme toi". Sur cette scène, dans un halo de lumière provenant d'un spot à l’arrière, encadré de trois blocs de spots bleus, c'est touchant, beau ! "Merci beaucoup… j’ai envie encore de faire une dernière ancienne avant que j’attaque un nouvelle. Si vous dites Déjeuner en paix je me casse tout de suite… ok je choisis moi, oh là ! Vous êtes mal organisés ce soir..." Quelques notes détournées d’un Venez danser... (« Une dernière fois, Prenez ma main, Prenez mon bras, Venez danser, Encore une fois, Souvenez-vous, Souvenez-moi, Accordez-moi… ») superbement retravaillé : Stephan joue avec sa "boite à musique" (iMac d'Apple) avec laquelle il enregistre de petits morceaux de sons (voix, instruments, applaudissements du public...) qu’il ajoute ensuite au fur et à mesure du déroulé de la chanson : c'est absolument génial ! La salle, décidément très en forme, scande et trépigne.

Après ce petit tour de chauffe ("Merci beaucoup, merci une nouvelle chanson si ca vous va")… « Que faut-il qu'on casse, Faut-il qu'on fasse, Quel numéro ? Que faut-il qu'on classe… » et toujours seul à sa guitare Yamaha, Stephan entame un profond, long et puissant Eldorado, le titre-phare de son dernier album, douce petite bombe tant attendue, à l’intonation folk, avec des chœurs somptueux. Reyn, arrangeur hollandais et homme à tout faire, arrive doucement devant ses claviers (sa basse, sa batterie, etc…) et crée des loops enregistrées successivement, permettant à la chanson de se terminer d’une façon lancinante, sur une longue vague sans fin, plaine d’écumes celtiques. Le ton est donné et le concert décharge une adrénaline en ombres chinoises sur l’écran de fond de scène. La force de ce début est à la fois sonore et visuelle. Sonore car tant Stephan que Reyn se servent de leur pédale enregistreuse, génératrice de boucles, pour créer un véritable orchestre. Stephan a tombé sa veste mais enfile son Manteau de Gloire, aux arrangements cuivrés et chatoyants... suivi de près par son ami, déjà sur la tournée Taxi Europa, Toby Dammit (batteur, percussions, instruments bizarres et variés…) et du groupe Calexico, Martin Wenk (trompette, guitare, percussions, ukulélé …). Poli, Stephan remercie encore, il sourit et avec son accent suisse entame un échange énigmatique avec la salle "La prochaine chanson c’est un œuvre très très large, au moins 28 musiciens qui doivent arriver sur place… non ils ne sont pas là ? La crise c’est ça ! Qu’est-ce qu’on fait ? On fait tous seuls, non ? Okay ? Ca prend un moment parce qu’on va faire tous les instruments nous. D’accord ? Reposez-vous et on commence avec le tuba, maestro"…le public attentif et un peu trop sage, rigole... suit la surprise, l’un de ses tubes, (« …S'git lüt die würde alletwäge nie, es Lied vorsinge so win j itz hiä… ») un Hemmige festif chanté en dialecte bernois, avec un Martin qui fait un travaille admirable au tuba et s’éclate en trompettiste mariachi.

On verra les musiciens, durant le reste du concert, passer d'un instrument à l'autre en traversant la scène en courant, sautant par-dessus des câbles, comme dans un jeu (surtout quand le batteur court d’une batterie à une autre). Les morceaux sont réarrangés, réorchestrés... étonnants... détonnants même. C'est réussi. Stephan, concentré, se détend en douceur avec "Quelque chose qu’on a répété"… I tell this night, acoustique et au clavier délicat, pas de débauche de spots, mais du raffinement. Le public écoute, attentif, marquant toujours un temps avant d'applaudir chaleureusement. Sur scène, c'est un Stephan en grande forme, taquin avec un public tout acquis à sa cause. Suit Tu ne me dois rien, presque jubilatoire... et après Stephan se met à parler un peu "La prochaine chanson est une chanson de haine et s’il y a des enfants, dans le 2ème couplet à la fin, il faut leur fermer les oreilles. D’accord ?"… « Il est tout a fait impensable, Il est tout a fait hors de question, Que tu viennes t'assoir à ma table, Que tu me fasses la conversation… » c'est Confettis, le 2ème Single. Une magnifique chanson qui brûle les lèvres, entraînante et rythmée... comme ce Combien de temps lancé à fond dans un pur moment rock'n'roll électrique, avec des éclairages violemment stroboscopiques et un son qui commence à devenir très fort. C'est surprenant et excellent. Toby, le batteur, est aussi là pour servir le spectacle : il court d'une batterie à l'autre (chacune d'un côté de la scène), pour jouer le morceau... c'est le genre de truc qui enflamme une salle, ça. La foule se laisse porter dans la vague, il y a des flôts d'applaudissements et de cris à la fin. Les effets sont basés essentiellement sur des jeux d'ombres chinoises, des reflets de couleurs et des lumières indirectes, produites par les « parapluies » de photographe.

I cry at commercials : Reyn au piano ramène un peu de calme, la voix de Stephan en anglais est profonde, apaisante et débordante de romantisme, la musique est douce, jazzy (genre piano/trompette bar), avec Martin, trompettiste hors pair et Toby aux balais sur sa batterie. Une merveille. Voilà Weiss Nid Was Es Isch, en allemand, l’une de mes chansons préférées sur "Eldorado", avec le piano de Reyn, et un petit harmonica, celui de Stephan, si pudique qu'il en est presque déchirant. Toujours déclencheur de claquements de mains On nous a donné, très enlevé avec cette désormais fameuse boucle, où Stephan place sa guitare devant son visage et chante à travers le micro de la gratte, comme s’il voulait en jouer avec les dents. Mais surprise : lorsque ses mains ont quitté les cordes, le riff a continué !

"On a oublié quelque chose ? Si vous voulez Déjeuner en paix je me casse "... un échange humoristique avec la salle. Une intro de carillon, une guitare, le texte magnifique de Philippe Djian et voilà Rivière, qui trouve un accueil quasi religieux dans un silence recueilli. Le temps s'est arrêté... mais le spectacle se poursuit, sous des éclairages lumineux ou tamisés et invariablement superbes. Avec un sourire malicieux, Stephan regarde son public : "Merci, d’accord alors je le fais"... Inévitablement, il fallait quand même finir par… « J'abandonne sur une chaise le journal du matin, Les nouvelles sont mauvaises d'où qu'elles viennent… » : Déjeuner en paix déboule dans une version accélérée, méconnaissable, loin de l’originale, une relecture hardcore secoué au shaker, du rock très dur, passé aux guitares saturées, à deux batteries d'enfer, et aux stroboscopes (... le ras l’bol de faire la même chanson chaque soir... !).

Fin tout à fait provisoire puisque les applaudissements crépitent. Stephan revient avec d’abord un "Merci beaucoup", un sourire, un regard, le temps qu’on réaccorde la guitare acoustique. Et puis, en douceur, une mélodie qui charme encore... Voyage (« …Sans hésiter, Sans un regard, Sans une parole, Sans rien laisser prévoir… »), une jolie ballade et un superbe texte de Djian. Un joli loop numérique sur Je suis une poussière. La salle crépite. Enfin il annonce qu'il faut filer... "On vous amène encore une fois dans le sud"… Rendez-vous, le 1er Single, l’actuel tube, très attendu qui commence à marquer les esprits, on dirait une musique de western mexicain, écrit par Raphael, très enlevé, plus mariachi que jamais, avec Toby coiffé d'un immense et scintillant sombrero ! Très Calexico, avec ce son de trompette, tout le monde est debout… « J'avais dormi quelque part, Une nuit où tu n'étais pas là, J'avais bien bu je crois, Et j'avais le ciel en moi… ». Flamboyant sous le soleil brûlant des projecteurs qui éclairent la salle, avec le public en pleine standing ovation, qui fait un triomphe à Stephan. Un coup de chapeau aux musiciens multi instrumentistes. Stephan, apparemment satisfait de cette fin, jette un baiser vers l'horizon de la salle qui le reçoit bien…"Rentrez bien !". Il quitte la scène, les applaudissements réclament pour un éventuel rappel. Seconde et longue standing ovation…

« Un autre, un autre » et, divine surprise, ça marche : Stephan revient, joyeux, avec ses musiciens. Comme à son habitude, il s’amuse et met tout le monde à l’aise avec cet humour dont il a le secret "Merci beaucoup. Il y a un jeune écrivain de chansons que je soutiens ce soir, c’est sa première composition, une chanson qui s’appelle Pas déplu, et c’est écrit par Philippe Djian. Si je me trompe dans le texte, il va être dans la salle.". Un véritable bijou qu’on a rarement la chance d’écouter en live. Les « Merci » fusent de partout, Stephan y répond, l’air étonné et ravi de cette manifestation démonstrative, touché par cette vague d’émotion qui déferle d'un public. Il s’approche tout au bord de la scène, remercie, souriant, prend un bouquet de fleurs qu’une jeune femme lui tend, présente de nouveau ses musiciens, un dernier signe de la main et il s’en va. C’est fini. La foule se dirige lentement vers les sorties.

Ce soir, on a bénéficié d’une vraie intimité avec Stephan… et ses trois musiciens, avec des guitares plus acoustiques plus qu’électriques, avec des cuivres, des percussions… avec beaucoup de spontanéité… avec des versions allégées et remaniées, servies par un son d’excellente qualité… presque comme pour un concert privé. Merci Stephan et à demain soir !!! Je sors de l'Olympia, c’est toujours la nuit, il ne fait pas froid mais l’automne est bien là, alors il faut bien se rendre à l'évidence, l'Eldorado c’est loin, ça ne se visite pas, ça reste un rêve... mais on le ressent. » 


« Est-ce que tu te souviens
De notre rendez-vous,
De notre rendez-vous ? »






photos de 


Finn, incarné par le seul Patrick Zimmer, a été repéré par la presse allemande grâce à un premier album (Expose Yourself To Lower Education) et un maxi (Expose Yourself To Disco Education).

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Stephan Eicher est un artiste au croisement d'origines tsiganes et suisses allemandes essentiellement connu en tant qu'auteur, chanteur et compositeur. Plus à l'aise avec les instruments de musique et les ordinateurs qu'avec les gens, c'est paradoxalement accompagné qu'il fait ses premiers pas sur scène. La chanson 'Combien de temps', en 1987, s'impose comme le premier classique de son répertoire. Fruits de sa collaboration avec l'écrivain Philippe Djian, la consécration vient en 1991 avec l'album 'Engelberg' et les singles 'Déjeuner en paix' ou 'Pas d'amis comme toi'. Si les tournées attirent toujours, les albums suivants passent un peu inaperçus. Malgré sa popularité et un public fidèle et divers, Stephan Eicher reste assez peu médiatisé, en retrait du show bizz, relativement discret. En 2007, il signe son nouvel album 'Eldorado'.

(http://www.myspace.com/stephaneicher)
(http://suisse.myspace.com/laaal)
(http://www.stephaneicher.com/)
(http://fr-fr.facebook.com/pages/Stephan-Eicher/40048282480?v=info)


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1980 : Spielt Noise Boys
1982 : Souvenir
1983 : Les Chansons bleues
1984 : Les Filles de Limmatquai
1985 : I Tell This Night
1987 : Silence
1989 : My Place
1991 : Engelberg
1993 : Carcassonne
1994 : Non ci badar, guarda e passa (Live + vidéocassette "Guarda e passa")
1996 : 1000 vies
1999 : Louanges
2001 : Hotel's (Compilation)
2002 : Monsieur N. - Bande originale du film d'Antoine de Caunes
2003 : Taxi Europa
2004 : Tour Taxi Europa (Live)
2007 : Eldorado





Stephan Eicher (Vocal, guitar)
Reyn (Piano, bass, keyboard, drums)
Toby Dammit (Drums, Percussions, Vibes, backing vocals)
Martin Wenk (From
Calexico)
(trompet, guitar, ukulélé, mandolin, vibraphon, bass, drums, programming, Rhodes, backing vocal)






Two people in a room (I tell this night – 1985)
Pas d'ami (comme toi) (Engelberg – 1991)
Venez danser (Eldorado – 2007)
Eldorado (Eldorado – 2007)
Manteau de Gloire (Carcassone – 1993)
Hemmige (Engelberg – 1991)
I tell this night (I tell this night – 1985)
Tu ne me dois rien (Engelberg – 1991)
Confettis (Eldorado – 2007)
Combien de temps
(Silence – 1990)
(I cry at) Commercials (Eldorado – 2007)
Weiss Nid Was Es Isch (Eldorado – 2007)
On nous a donné (Taxi Europa – 2003)
Riviere (Carcassone – 1993)
Déjeuner en paix (Engelberg – 1991)

Encores 1
Voyage( Eldorado – 2007)
Rendez-vous (Eldorado – 2007)

Encores 2
Pas déplu (Eldorado – 2007)
La durée du concert : 1h37


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Stephan Eicher: Rendez-vous






mardi 30 octobre 2007

MIOSSEC ~ L'Olympia. Paris.





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Première Partie : Zita Swoon.

Ce qu’en a pensé Vik :

« A l'occasion de la sortie de son dernier, "Brest of (tout cela pour ça)", album que je vous recommande chaudement, Miossec organise une petite tournée (dernière date le 5 novembre à Rennes) qui passe ce soir à l'Olympia, donc je suis devant cette mythique salle parisienne pour voir le grand breton qu'il sera sur scène. Son nom est affiché en lettres rouges lumineuses sur la façade de la salle, ça fait bizarre et ça fait plaisir. L’Olympia. C’est une belle salle. La manière dont elle a été reconstruite me plaît car elle a gardé son charme et ce lieu reste à taille humaine. Voilà un spectacle indéniablement émouvant pour tous les fans. Je ne suis pas arrivé à l'avance pour une fois, car ma place est numérotée comme d’habitude mezzanine. Aller à un concert de Miossec, une des figures les plus marquantes et les plus singulières du paysage français, c'est toujours éprouvant émotionnellement, on aime ou on déteste mais Christophe a le don de réinventer ses chansons et de les toucher comme un magicien pour les faire vivre. Miossec c'est toujours et jamais la même chose, jamais la même voix et pourtant toujours le même charme et envoutement avec ses poémes. Brillant disciple de Serge Gainsbourg, Miossec a contribué à redonner ses lettres de noblesse au rock chanté en français. On ne sait jamais à quoi s'attendre avec Miossec... du très bon comme du moins bon. C'est la 16ème fois que je vois Miossec en concert, dont je suis fan absolu.

20H10 : Les lumières s'éteignent, la première partie monte sur scène… est assurée par le groupe belge Zita Swoon. Comme à son habitude, l’élégant Stef Kamil Carlens, le chanteur, se présente sur scène dans une tenue dont lui seul a le secret (il crée lui-même ses vêtements). La formation anversoise occupe bien la scène (avec huit musiciens!), et ses anciens morceaux comme «My Bond With You And Your Planet: Disco!» ou «Hot Hotter Hottest» ont toujours leur succès auprès du public. Très vite, la température monte. Les sonorités se font plus groove et soul. L’étonnant Stef ne tient plus en place. Et comme à son habitude aussi, il nous gratifie de quelques déhanchements. Le public est dans le rythme, des rythmes qui s’affolent. Je m'aperçois que les musiciens assurent grave techniquement et le chanteur (Stef) libère une énergie énorme sur scène qui n'a rien à envier à celle de son groupe. Bref, le groupe enchaîne leurs chansons, les mélodies sont prenantes et le style varie entre la pop fusion et certains rythmes disco et reggae. Un Stef en grand forme. Je n’ai rien à redire. C’était super bien leur pop, le chanteur et les choristes sont d’excellents vocalistes. Ils sont excellent voir même meilleur que les dernières fois à la Cigale le dimanche 3 décembre 2006 oû ici même le lundi 26 mars 2007. Bonne surprise au final et sans doute le coup de cœur de la soirée...durée du set 40 mns. Lumière : une voix off annonce un entracte de 20 min. Les techniciens sur scène s’activent depuis, pour faire place à Christophe, dont j’attends toujours assez fébrilement sa prestation en live. La moyenne d'âge du public est bien au delà des 30ans !   

21h30 : Les lumières s'éteignent encore mais cette fois c’est la bonne. L’ouverture du rideau rouge ! Il arrive avec ses quatre acolytes : un violon-clavier, et une formation guitare-basse-batterie. Pantalon noir, chemise noire… Miossec fait son entrée : «Bonsoir… Merci à Zita », il a l'air frais, il ne perd pas une minute et entame "La fidélité"… Et je sors, et je drague comme on crève, Avec tellement de choses à regretter… Oh mon amour, je crève de ne pouvoir te toucher, Oh mon amour, oh mon amour, Oh mon amour, je crève de ne pouvoir te baiser… joué en ouverture, sublime titre. C'est cool car ça met bien dans l'ambiance. Miossec et sa troupe donnent le ton : ce sera rock et classe ce soir pour présenter le nouvel opus. C’est le moment où l’on découvre le personnage… on écoute ou on regarde… Ca commence bien. Le public est forcément conquis d’avance. « Bonsoir » et suite "Maman" plein de tendresse, touchante, il y met toujours du cœur. Puis ça enchaîne. Un peu trop vite peut être. Il ne se pose pas entre les morceaux pour dire deux ou trois conneries comme d'habitude. L’émouvant "Mes crimes : le châtiment", il maitrise bien cette chanson, très très bonne chanson… il mélange (volontairement ?) le texte. Enchainement sans même qu’il fasse une coupure ni même qu’il tourne ses feuilles pour voir où il en est avec une version poignante et marquante "Que devient ton poing". Il fait l’ancienne version mais les paroles… un peu sarcastique, avec un côté bête et méchant dans la façon de chanter. Après quatre morceaux dans le même genre rythmique, arrive toute une série de morceaux aux penchants plus rock les uns que les autres. "30 ans", le guitariste assure, c'est vrai qu'il se donne à fond sur scène, ça fait plaisir, il se distingue bien des autres musiciens. Nicolas Stevens, aussi, est en forme au violon, avec ces trois archets au final … Présentation du violoniste par Miossec. Suit "Brest", chanson calme, beaucoup d’émotion… Est-ce que désormais tu me détestes, D'avoir pu un jour quitter Brest, La rade, le port, ce qu'il en reste Les religions et moi… très émouvant, cette chanson colle à la peau de cette ville, à la fois touchante et dure. On a l'impression d'un concert bien maîtrisé, carré avec des musiciens impeccables. "Les bières" qu’est ce qu’on boit aujourd’hui dans les concerts… le morceau le plus pêchu, pas le plus connu mais Miossec le chante à chaque concert. "La facture d'électricité ", qui a pour thème le chômage et diffusée en boucle sur les radios françaises. La salle exulte et hurle. Les éclairages sont du plus bel effet et s’accordent à merveille avec l’ambiance de la musique. Il dit « Paris, Paris » parfois. Tout semble en place, il n’y a pas de ratés visibles. Difficile de bouder son plaisir car on comprend les paroles, la voix est cabossée mais touchante, les guitares sont percutantes ou caressantes, le violon apporte un plus indéniable, et, enfin, le violoncelle, le piano et les claviers se la jouent « sobre ». Le groupe enchaîne les titres sans le moindre accroc. "Le loup dans la bergerie", ca ne me laisse pas indifférent, c’est certain, il se met sur les genoux, sur le gauche et chante "Je m’en vais"… Je m'en vais bien avant l'heure, Je m'en vais bien avant de te trahir, Je m'en vais avant que l'on ne se laisse aller… Je n'ai aimé que toi, Je t'embrasse jusqu'à en mourir… Belle ovation !

Il enchaine, il enchaine…il n’est pas content ? Il est fatigué. Un peu bourré ? Les chansons défilent et je trouve Miossec un peu absent sur certains couplets ou pour tenir le rythme lorsqu'il chante. C'est comme ça que je l'aime finalement, du moment que le contact avec le public se fait mais là je ne l'ai pas trop trouvé inspiré. "Le défroqué", "Rose", arrive la perle au texte acidulé "La mélancolie" et surprise, son ami Stef de Zita Swoon l’accompagne pour le chœur final … La mélancolie, Qui vient qui coule,Qui vous enfonce tout doucement, Qui vous enroule, Qui vous blottit, Qui vous protège des ouragans… La mélancolie c’est communiste, Tout le monde y a droit de temps en temps…Pendant les derniers instants de la chanson, Miossec se met dans un petit coin et Stef termine la chanson… Il part. Miossec le présente… « Ah, il s’appelle Stef ». "Pentecôte"… ça fait du bien, s’arrête, il dit « calme, calme, oh ! » (ca s’agite devant, un échauffement pour une broutille et intervention de deux videurs) et reprend sa chanson. Je le sens sur la réserve et agacé par cet incident aux premiers rangs pendant son morceau où il demandé du calme. Une heure de joué il s'arrête. Ils sortent tous, mais les instruments restent. Enfin, bientôt le rappel. Je trouve dans l’ensemble Miossec en forme, un concert très propre, sans temps morts, une voix claire et au moins on comprend tout ce qu'il chante. Finie la cigarette, finie la bière sur scène, du moins de façon ostensible, moins de provocation. Miossec, ce soir est en osmose avec ses musiciens et il ne s'est pas trop planté dans les paroles. Le public visiblement peu habitué aux concerts tape des pieds et des mains, trépigne et siffle alors que les lumières ne sont pas encore allumés (signe premier que le concert n’est pas encore tout à fait fini).

Le retour ! Nouvelle ovation, Miossec présente ses musiciens. Bravo ! On a d’emblait le droit à une reprise (!?) "Chanson pour Nathalie" de Nino Ferrer, bof, un peu limite, un peu massacrée, il en zappe la moitié. Un moment de solitude. Il s'en rend compte et s'en excuse auprès de l'auteur défunt. Il balance une connerie pour se rattraper. Vient ensuite une nouvelle reprise (!?) en disant « c’est Alain », "Osez Joséphine" de Bashung. Là ça il la gère super bien et ses musiciens sont au rendez vous. Normal: plus de la moitié du groupe l'a joué avec Alain Bashung mais avec lui en guest et en live ça aurait été encore mieux. Il parle un peu avec les gens qui sont devant. En leur demandent ce qu’ils veulent écouter et réponds «Si je devais jouer toutes les merdes que j'ai écrites ». Il se détend et joue la reprise fulgurante de "Non, non, non, je ne suis plus saoul" et met des frissons à la salle qui chante avec lui. Il se barre à nouveau. Retour… Il revient vite… On l’empêche de fumer peut être dans les coulisses. Deuxième rappel: "DOM-TOM", "Brûle", magnifique… il a chanté deux fois le même couplet. Tout luit tout brille mais rien ne brûle, Tout brille tout scintille mais rien ne se consume, C'est comme ça c'est ainsi tout s'envie… et en final en beauté "Ainsi soit-il", sublime texte. Il finit le concert par «Les paroles sont de Georges Perros…au lieu d’acheter des cd à la con». « Merci Christophe » crie une vois. "Merci madame" lui répond-t-il. Puis, lorsque les lumières se sont rallumées (là c’est le signal indiquant qu’il faut se déchaîner), quelques personnes ont continué d’applaudir, mais se sentant bien seules au milieu de tous ces gens qui se dirigeaient vers la sortie ont abandonné leurs protestations. Alors comme il le dit modestement lui-même en sous titre : «Tout ça Pour ça »… certes mais merci quand même pour ce « tout ». Très peu d’échanges avec le public, c’est certain, mais ce n’est pas son truc.

Un bon concert avec un Miossec qui semble avoir fait un trait sur son passé. On a passé un bon moment. Tout le monde sort de la salle avec le sourire. vivement sa prochaine tournée générale...!! »







photos de 



Christophe Miossec est un auteur-compositeur-interprète français né à Brest dans le Finistère. Cet artiste a tout vécu : la peur, la fragilité, les remords, les revers. Il doit son succès à sa personnalité tourmentée, ses textes acerbes et ses concerts généreux et imprévisibles.


Brestof_avant

1995 : Boire
1997 : Baiser
1998 : À Prendre)
2001 : Brûle
2004 : 1964
2006 : L'étreinte
2007 : Brest Of (Tou ça pour ça)











Christophe Miossec : Voix, guitare, piano
Robert Johnson : guitare
Nicolas Stevens : violon et aux claviers/piano
Arnaud Dieterlen : batterie
Jean-François Assy : violoncelle et à la basse











La Setlist du Concert
MIOSSEC
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L’Infidélité (Baiser - 1997)
Maman (Avec Zita Swoon) (L'Étreinte - 2006)
Mes crimes : le châtiment (L'Étreinte - 2006)
Que devient ton poing quand tu tends les doits (Boire - 1995)
Brest (1964 - 2004)
Les Bières aujourd’hui s’ouvrent manuellement (A Prendre - 1998)
La Facture d’Electricité (L'Étreinte - 2006)
Le Loup Dans La Bergerie (L'Étreinte - 2006)
Je M’En Vais (1964 - 2004)
Le défroqué (Brûle - 2001)
Rose (1964 - 2004)
La Melancolie (Avec Stef Kamil Carlsen) (L'Étreinte - 2006)
Pentecôte (1964 - 2004)

Encore 1

Chanson pour Nathalie (N. Ferrer Cover)
Osez Joséphine (A.Bashung Cover)
Non Non Non (Je Ne Suis Plus Saoul) (Boire - 1995)

Encore 2

Dom-Tom (Brûle - 2001)
Brûle (Brûle - 2001)
Ainsi soit-elle (Brûle - 2001)


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La durée du concert : 1h31  

 

AFFICHE / PROMO / FLYER

 
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